Fenêtre sur tours.
Tours dans les nuages.
Tête dans le brouillard.
Tout semble, et moi incluse, se mouvoir dans un monde cotonneux, aux formes et dimensions intertaines. Je ne sais pas encore si c’est agréable. En fait, c’est flotter parce que l’on contient plus de vide que de plein.
Je viens d’atterrir, sept heures absorbées dans les airs, toujours déroutant les décalages. Entre l’aéroport et la tour, un univers difforme défile. Dans le taxi, la tête calée entre le cuir de la banquette et une odeur de tabac froid, je me dis qu’il va falloir se réapprendre, s’ajuster, ça devient bizarrement concret dans tout ce flou.
Faire du nouveau sans se perdre totalement. Laisser le contour se dessiner par l’intérieur, qui, se remplira nécessairement.
Pas sortie le lendemain de l’atterrissage (même un changement de continent ne me fera pas changer d’avis sur la teneur d’un lundi). Quitte à être dans les nuages, autant en profiter encore un peu… et laisser doucement l’effet se dissiper, en rêvassant devant l’immensité à la fenêtre.
Fenêtre sur tours, tours dans les nuages. Tête dans le brouillard. S’entêter.
De l’autre côté, on peut voir le fleuve, et les bateaux en file, comme des idées.