Un premier aperçu de notre demeure : le hall spécialement customisé pour le Nouvel An. A nouvelle année, nouveau tapis – pour preuve les plis, et à peu près rouge-qui-tire-quand-même-sur-le-orangeHalloween – lampions, stickers. Ambiance quoi. Ce qui rend le retour chez toi assez solennel, le tout étant parfaitement (à la chinoise) alignés et symétriques, et surtout, en harmonie avec la déco permanente dudit hall. Quand les portes s’ouvrent…

… tadam ! Nouvel An, Halloween.. bref, chaque jour est une fête.
Déjà qu’un 31 dans l’année, assorti de cette sempiternelle question « Et tu fais quoi toi le 31? », c’est suffisamment pénible. Mais alors, un deuxième, avec personne à qui poser la question… Mais bon, Grand Arbre* et moi-même avons plutôt pris ça comme une deuxième chance. Parce qu’un Nouvel An chinois EN CHINE, ce sera forcément exotique, excitant, … différent. Même sans amis. Quoi qu’il arrive, on finira de toute façon dans le même état, en se disant le lendemain avec une énorme petite gueule de bois « Ouais bon.. c’était pas non plus Fou cette soirée… » (comme 99% des soirées de Nouvel An). C’est pourquoi la soirée en elle-même prendra plutôt la forme d’un récit pictural (j’ai sauvé les photos à peu près nettes) que celle d’un long récit laborieux et incohérent. Quoi que.
Tout a commencé l’après-midi de la Soiréedunouvelan, en voulant aller se balader histoire de se mettre dans l’ambiance festive que promet cette soirée partout dans le monde. On nous avait pourtant prévenu dit, que la ville serait déserte, car le jour de l’An correspond aux vacances officielles ici, et que les gens partent rejoindre leur famille -en général dans des provinces plus ou moins éloignées des grandes villes. Comme tout parisien qui se respecte, on s’est dit « Chouette, c’est comme août à Paris ». Et bien non, c’est encore autre chose. Le truc, c’est que grande ville déserte et désertée = tous les restos, bars, endroits cools, boutiques, etc. sont fermés. Fermé-fermé. Genre 1er mai. Personne, silence. Donc, pour résumer, un grande ville sans personne, sans boutique, sans bars, sans voiture, etc. ressemble à une autoroute géante désaffectée. Du coup, tu es très content de n’avoir pas fait comme tout le monde (partir), tu te sens underground. Mais en même temps c’est chiant.
Pas un bruit, pas une voiture, pas un klaxon. Oui, au début, jubilation (toute parisienne – Trop bien! A traduire comme « A nous les terrasses vides!). Sauf que les terrasses sont fermées (oui je me répète, pour rendre la frustration palpable), qu’il n’y a pas un chat dans les rues. Alors plutôt que de se mettre dans une ambiance festive, on s’est plutôt mis en bad dans une ambiance 24 décembre à 20h dans un village de la Creuse (je n’ai rien contre la Creuse, ça m’ait venu comme ça). Mais ça aussi, on était sensé le savoir, qu’en Chine, le Nouvel An est une fête fa-mi-lia-le. De plus, cette année (évidemment) le gouvernement a interdit tout feu d’artifice et pétard -une tradition très respectée habituellement, car elle permet d’éloigner les mauvais esprits. D’une part, voici surement pourquoi l’année va forcément partir à vau-l’eau, et d’autre part AUCUN pétard n’a explosé. Surprise, incohérence… Où est passé le Chinois « qui s’en fout »? Celui qui fume devant les panneaux à la cigarette barrée, celui pour qui le code de la route est une option optionnelle? Tout n’est pas encore clair dans ma tête, mais dès que ce le sera à peu près, je partagerai mes théories sur la face anar du Chinois.
On a quand même réussi à trouver un plan (avec des expats, des expats et des expats**. Qui eux aussi avaient envie de se faire un deuxième 31). En plus, on s’est dit que ce serait une bonne occasion pour rencontrer des « gens ». Alors nous voici partis à l’expatplan : un dîner chinois (pour rester dans l’exotisme) avec open bière (c’est la fête) + une entrée dans un bar-club d’expats** avec rooftop . On a donc vraiment fait nos expats**, en se justifiant par le fait qu’il fallait bien faire quelque chose pour la Soiréedunouvelan, et que tous les expats** n’étaient pas forcément français, ni forcément de droite. Alors… oui nous n’avons pas rencontré de français, pour la deuxième catégorie en revanche… no comment. En entendant une bribe de conversation entre deux francophones trentenaires (oui je vais la placer hors contexte cette bribe, mais bon, je ne pense pas que le contexte changerait quoi que ce soit à la teneur du propos) : « Mais franchement, c’était quand même plus simple du temps des colonies non? « Euh… Voilà, je vous laisse méditer. Moi, à partir de ce moment là, j’ai sciemment décidé de me saouler.
Entre trucs bizarres à manger et cascades blondes à admirer d’ici et de là, le dîner de la Soiréedunouvelan fût … intéressant.


Quand à LA Soiréedunouvelan – je veux parler de l’après-restau-chinois, elle s’est révélée être un samedi nuit comme un autre pour l’expat** branchouille de Shanghai : Bar Rouge, rooftop, gin tonic, boumboum et meufs à poil sexy-glam. Je vous laisse vous mettre dans l’ambiance :

Il y avait aussi d’autres vues :
Mais SURTOUT, il y avait les coulisses du Bar Rouge. Le coin retouches. Je ne sais pas si je dois dire « toilettes », « salon de beauté », « spa »… toujours est-il qu’ici, l’ambiance est studieuse.

Miroir, mon beau miroir, peux-tu me dire qui est la plus belle ? Et bien je voudrais rendre hommage à la courageuse technicienne de surface de ce salon de toilettage en postant sa photo sur un média français (oui, ce blog même). Raclette en main, elle passe sa nuit à nettoyer, inlassablement, cet espace (Oh combien empli de rires plus aigus les uns que les autres, de discussions passionnantes, dans des langues qu’elle ne comprend sans doute pas. Ce qui est peut être une bonne chose finalement).

Comme toute Soiréedunouvelan (en ce qui me concerne en tous cas), après quelques moments flottants à la croisée des mondes (« Mais qu’est ce que je fais là? » ou « j’avais dit que je ne ferai plus rien le 31 ») elle s’est finie on-ne-sait-plus-bien-comment et assez rapidement (que tu crois, mémoire toute engluée de gin, mais en fait non, réflexion faite après plusieurs cafés et flashs spatio-temporels du type « Ah j’ai dit ça… » et « Ah ça aussi.. »). Bref, une Soiréedunouvelan, que j’ai prise pour une expérience sociologique intitulée « Puis-je vraiment avoir des amis expats**? ». Dissertation en 3 parties. Grand 1 : Oui, bien sûr, nous nous ressemblons quelque part. Grand 2 : Non, pas du tout, je n’ai rien à voir avec ces gens de droite. Grand 3 : Peut-être, avec plus de gin.
Bon, au moins, on n’aura pas eu à brailler « Bonne Année!! » en plein milieu de la soirée et embrasser les gens sur les photos.
Grand Arbre et moi-même, tels deux singes malades, avons décidé le lendemain de quitter l’autoroute désaffectée et d’aller profiter d’un peu de nature, puisque apparemment ça existe non loin d’ici et que c’est les vacances (pas que je me sente vraiment concernée par ce concept en ce moment, mais Grand Arbre lui, oui).
Alors, les chinois en désertion -ceux qui n’étaient pas encore partis donc- et bien on les a tous retrouvés… à notre plus grand bonheur certes, mais surtout, à la gare. La même que la NOTRE. En y pénétrant, une vague impression te parcoure : n’y aurait-il qu’une seule gare dans cette ville? A-t-on tous décidé d’y venir ensemble, au même moment?
Vous la sentez la mission? It’s coming.
* D***** B**** ne voulant pas être cité dans ce blog, j’ai décidé de m’en prendre à son avatar. Le chinois tant qu’à faire, semble approprié. Grand Arbre est donc la traduction de vous-savez-qui en chinois.
** J’utilise beaucoup le mot « expat », pour conjurer ce que ce mot renferme comme clichés pour moi. Bref.
Chère XPat, Grand Arbre, c’est parfait. Néanmoins, il te faudra aussi te trouver petit nom. Je te propose Extrême Ginseng, mais je te fais confiance pour trouver un truc qui ne fasse pas hippie.
(J’ai du mal en ce moment, entourée de tissus boliviens).
Niaooooo !