Lorsque l’on se promène dans les rues sans but (ça s’appelle l’errance), l’air rêveur (ou hagard, au choix) et que l’on se fait un peu observateur (une attitude qui se situerait donc entre le zombie, le poète en mal d’inspiration et le suricate) on note, parmi les innombrables choses bizarres, que certaines le sont plus que d’autres. Si les Chinois étaient une forêt en automne, les choses bizarres en seraient les champignons : ça t’est familier, mais ça t’accroche toujours l’œil.
Après un certain temps a zoner dans la ville à dévisager les gens ayant l’air bizarre tout le monde, on finit par s’habituer au bizarre (il faut environ un an). Sans toutefois l’ignorer complètement (c’est impossible). L’intégration, avec un « mais ». Ce n’est pas bizarre c’est « exotique » (c’est plus poétique vaguement raciste). Positif, donc rassurant quoi. Le bizotisme (comme ça tout le monde est content) se fond donc dans le fog qui ambiance les journées ici : on le respire, on le mange, on s’y perd gaiement – toutes proportions pollutions gardées, bien sûr. Petit à petit, on commence à faire un ordre de classement de ce qu’on trouve exotique perturbant. Mes graphiques et mes stats sont un peu complexes, les paramètres étant peu fiables, mais aujourd’hui, après une année d’investigation, je peux au moins citer deux niveaux : le bizotique (bizarre mais ça va, c’est mignon) et le mystère (ou le chelouchelou). Genre l’amanite-tue-mouches du bizarre. Vous savez que c’est ça lorsque vous vous sentez « alerté » par la « chose » qui se présente à vous. Sorte de court-circuit, qui enclenche une petite ritournelle, qui se met à tourner en rond dans votre tête (comme vous d’ailleurs) « non mais là non c’est vraiment bizarre non mais putain j’hallucine ». En fait, le vrai signal c’est quand vous ne vous demandez même pas pourquoi. Comme si votre cerveau savait qu’il n’y aurait de toute façon aucune réponse à une question qui ne devrait pas exister.
Certes la vérité sur l’amanite sera certainement «… Ouais bah c’est la Chine quoi ». Et je pourrais m’arrêter là. Mais je ne suis pas encore décidée a me résigner, ni à fuir devant un pauv’champi, aussi dangereux soit-il. Le bizarre du bizarre, le sibyllin, le nébuleux… le Mystère de Chine donc, dégage son aura bien particulière – au-delà du cou de canard séché, du style vestimentaire ou de la philosophie du oui-non-peut-être-non-oui : il te repousse et il t’attire. Mystique. C’est une sorte de moment où les sentiments les plus contradictoires viennent se mélanger « C’est dégueu (souvent), c’est drôle (très souvent), non je n’ai rien vu (le déni quoi) (de plus en plus souvent), c’est stylé (rare), etc., ou bien au contraire le vide se fait en toi. Tu ne penses rien (état de choc ou complètement blasé, cela dépend du nombre d’années passés en Chine). Rencontre du 3e type.

Regarder les Chinois passer. En voiture, dans le métro, dans le bus. Partout. Et dans le flot, commencer à tiquer sur… les ongles. Oui. Alors. (Pseudo) explication. La majorité des hommes Chinois, tout âge confondu, a la particularité d’avoir un ongle long (très long) minimum. Pourquoi ? (la fameuse question taboue ici). C’est tout l’enjeu du mystère. Le chauffeur de taxi, le djeunes, le quarantenaire… Pour beaucoup, c’est l’ongle du petit doigt. Pour quelles obscures raisons le Chinois décide-t-il de préserver un de ses ongles? J’ai quelques théories. Il faut savoir – spoiler– qu’ il n’y aura pas de réponse déterminée, je l’ai déjà dit, en Chine, la vérité est ailleurs. Alors le chinois se gratte-t-il l’oreille plus que la moyenne mondiale? Est-il un guitariste rockeur fou ? Est-ce un signe d’appartenance à un groupe (chelou) ? un check crypté ? Une arme de street fight? Bon, « Avant », c’était un signe de distinction chez les Lettrés (ongle long = je ne travaille pas la terre). L’homme-à-l’ongle-long était un littéraire, et appartenait donc à une élite intellectuelle et aisée. Et respectée. Le 21è siècle étant celui du tapotage sur écran tactile et du selfie (et de la déchéance du bac L), que signifie être un homme-à-l’ongle-long ? Et bien mystère. J’aime bien la théorie de la double vie de rockeur et du combat de rue, mais je suis intimement convaincue qu’il s’agit simplement d’une affaire de style (chinois), de tendance (très chinoise). Voir l’article sur les fringues, et tout fera sens. Tradition passée au prisme -ou rouleau compresseur- du contemporain…Toi-même tu sais. Ou pas.

Cependant, certaines traditions perdurent, intouchables et inchangées. Comme le port du sac à main des femmes par leur mec. Et oui, il y a des trucs bizarres cool. En plus d’un ongle long, les hommes se parent donc de sacs à main roses, à strass, etc. sur l’épaule (idem, revoir l’article sur le style hein), madame étant libre et joyeuse à ses côtés (ou le devance en faisant la gueule).
Pourquoi ? Une fois n’est pas coutume (d’ailleurs c’est peut-être la seule fois), j’ai la réponse. « Avant », dans la rétribution des tâches quotidiennes, l’homme était tout simplement chargé de porter les sacs (tous les sacs : aliments, bois…), bref porter les charges. Et aussi de faire la cuisine (ça n’a rien à voir mais c’est important de ne pas l’oublier). Bon, évidemment les femmes, elles, avaient des tâches plus ingrates, comme vider les pots de chambres. Non, alors, je ne sais pas comment ce taf a évolué dans les foyers chinois. Quoiqu’il en soit, l’ongle long et le port du sac à main touchent (une fois de plus) toutes les tranches d’âges de la population chinoise, le Chinois montrant ainsi dévouement et attachement à la tradition d’une certaine façon (et au style, bien sûr). Mais aussi tout simplement à la copie: une personne fait un truc « cool » (ou débile), 2 milliards se mettent à le faire. Tout se suite, on sent que l’impact est différent flippant.
En tous cas, le Chinois (les deux milliards) sait s’entourer de mystère, t’embrouiller la tête et c’est sa force. Et de rester dans un univers impénétrable pour les non-chinois. Son but: te maintenir à tout prix hors de cet univers sacré. Des preuves ? La langue chinoise, pour commencer, mais ça je vous renvoie vers l’article sur l’apprentissage (experience de vie) du chinois, ses tons, ses mille définitions pour un seul et même mot, que seuls les Chinois captent entre eux (enfin presque, car ils s’y perdent aussi c’est pour dire… il doit probablement y avoir des niveaux dans ledit univers, avec des initiés et des moins initiés). En gros le chinois (le personnage ET le language), ça fait un peu « Je change les règles quand ça m’arrange ». Par exemple, quand ENFIN tu réussis à aligner plusieurs mots en chinois pour former une PHRASE (5 mois de souffrance), pas une compliquée, juste une pour dire tu voudrais revenir a la maison (la base), tu deviens ton propre héros (et si tu l’étais déja, tu deviendrais le héros de ton propre héros). Sauf que ta prof, en t’écoutant patiemment, avec un sourire tout aussi patient (que tu prends d’ailleurs pour un signe d’encouragement.. plus même, un signe de fierté pour son élève) t’arrête au bout d’environ 5 longues minutes (pour prononcer 3 mots, oui, 5 minutes c’est relativement long) « Ah non non non, tu ne peux pas dire ça comme ça ». Tu grimaces. Et tu veux comprendre. Tout en sachant qu’il ne va une fois de plus n’y avoir rien à comprendre, car elle aura oublié de te dire que ce mot là dans ce contexte là, ou utilisé avec cet autre mot (tu les connais tous les deux ces mots, enfin tu croyais).. ben ca veut pas dire « la même chose que d’habitude ». Mais elle est quand même fière de toi et te rassure en te disant « tu ne pouvais pas le savoir ». Je sue beaucoup pendant les cours de chinois, du coup j’ai arrêté le sport, c’est moins efficace.
Du coup il n’y a pas tant de vocabulaire que ça en chinois…
Si ma prof me demande comment on dit « je ne comprends pas » en français, je lui répondrais certainement par « C’est la Chine », ce qui ma foi, n’est pas loin du « c’est du chinois », que je ne considère plus du tout comme un propos gratuit ou cliché, bref ; non, non, ça fait tout son sens. Pas de fumée sans feu.
Ça, se sont les « dialogues » que j’ai avec ma prof. Apres il y a ceux de la rue, avec les vrais Chinois. Alors en général c’est très rapide: Je baragouine une phrase (toujours un peu en suant) et j’attends la réaction de mon interlocuteur, qui la plupart du temps me répond par « sorry, no english, no english ». Je ne sais pas pourquoi je fais tout ca.
BREF, le Chinois, brouille les pistes avec sa langue codée, puis confirme son don à te retourner le cerveau, grâce à des manœuvres plus ou moins subtiles. Cette habitude de dire tout et son contraire dans la même phrase, sourire à qui mieux mieux dans le but de renforcer cette impression (que tu avais déjà un peu) qu’il est sympa (qu’il se fout de ta gueule ou bien), l’habitude de ne jamais dire non même si c’est non, par exemple (liste non-exhaustive). Le Chinois, c’est celui, qui, après une heure de négociation de ma-lade, dans un pseudo anglais-chinois-français, à coup de chiffres sur une calculette, de démonstration d’expertise -toucher de tissu avec l’air connaisseur-, pour faire refaire (ok, une copie) une robe, réussi à te convaincre que ses prix sont imbattables, et que c’est ta fringue à toi qui est d’une d’une piètre qualité, et qui probablement est fausse. Regard entendu du Chinois sur ledit vêtement, puis il te le rend -genre « reprend ta daube ». Sisi. La grosse blague. Décryptage du sketch : Ta robe est en soie, tu veux la faire refaire a l’identique (tu n’es pas venu en Chine pour rien). Jusqu’ici tout va bien. Sauf que non, ce n’est pas possible. Enfin… Oui-non-oui, mais en fait non, malgré les hochements de tête qui te faisaient entendre l’inverse. Parce qu’en fait tu comprends que le Chinois-marchand n’a pas de pure soie en stock, mais ça, il ne le dit pas. Donc en gros après t’être un peu tendue complètement énervée « Bordel, elle a été fabriquée en France, regardez c’est écrit 100% pure soie ». Et je veux la même. « Same same pas almost same ». Le mec touche encore la robe et secoue la tête. « Bu, Bu, bu ». En général c’est pas bon signe. Bref, tu commences à tourner les talons, l’air déçu toujours complètement énervé. C’est à ce moment qu’il t’explique que ta robe n’est pas en pure soie, c’est pour ça qu’il ne peut pas faire la copie exacte, il ne peut te proposer que du 80% soie (« et encore » ajoute-il, enfin c’est ce que j’ai compris). Bref, si déjà le modèle est faux hein… Pour résumer le mec te dit que tu t’es bien faite arnaquer à Paris, et que les étiquettes, ben ça ne prouve rien, et il te confirme qu’il est bien placé pour le savoir, lui (et re le regard entendu) Et ça le fait bien rire. Toi en attendant, tu es complètement larguée, et tu commences à te demander si ce n’est pas lui qui a raison. Voilà, CQFD, cerveau retourné. Le chinois aurait toujours raison ? (il t’aurait à l’usure ?)
Le chinois est un peu énervant, certes. Mais il a un côté plutôt génial. Stratège imparable parcequ’ imprévisible (entre autres).
Tactac, il te dit un truc, lui ne dit jamais non, ce que tu peux considérer comme agréable, non-contrariant, est finalement un premier obstacle à la compréhension mutuelle, puisqu’il te laisse imaginer tout ce que tu veux. Donc sympa mais pas pratique. Par ailleurs cette stratégie lui permet aussi de faire tout ce qu’il veut, emmitouflé dans ce nuage d’embrouilles. Parce que l’air de rien, oui, le chinois a une face anarchique (qu’il s’ignore peut-être). En gros, ça laisse place à des scènes assez dingues dans la rue – chelous, relous, crades, drôles, etc. -tout adjectif bienvenu. Le Chinois s’en fout, c’est sa devise. Il s’en fout, il trace. Sous ses airs de « je dis toujours oui mais en fait non », il esquive pour mieux avancer, pour être tranquille-le-chat et faire ce qu’il a à faire: crachouiller, se déguiser, marcher en arrière, passer au rouge, te rouler dessus au passage, klaxonner même quand il n’y a personne (sauf toi), écouter sa musique ou regarder ses films sur smartphones sans écouteur -esprit partage culturel, prendre ta place dans la queue (se faufiler dès qu’il y a un espace vide en fait), te rouler dessus au passage, vider des seaux d’eau dans la rue alors qu’il fait -10 degrés, se baigner dans une eau douteuse à 2 degrés en mode champion de natation, mettre son scooter sur son palier même au 19è étage (son appart ne doit pas être assez grand), et te rouler dessus dans l’ascenseur au passage, du coup.



Voir dormir un chinois en lieu et place improbables ne me surprend plus vraiment, j’adhère plutôt à cet esprit roots et pratique. Tu es fatigué, bah dors.
Tu as envie de cracher, crache. Tu as envie de brailler, braille. Le Chinois ne se prend pas la tête. Tu veux mettre un masque, bah mets un masque…

Quoiqu’il en soit je demande moins pourquoi. Je préfère « m’émerveiller » de tous ces petits « riens » – je vous laisse le soin de prendre cette phrase au degré que vous voulez (surtout en ce qui concerne les mots entre guillemets).
Autre aspect de ce personnage à mille facettes, le rire. Le Chinois rit. De toi, possible, mais de tout c’est sûr. Ce qui va bien finalement avec l’attitude « je m’en fous je trace ». Il adore rire, et faire des blagues. Des blagues que tu ne comprendras forcément jamais, mais ça tu as été prévenu dès l’apprentissage de la langue, depuis le fameux manuel Experiencing Chinese. Ma bible. La logique des échanges et des dialogues t’échappe, (tout comme dans la vie courante… le manuel ne ment jamais, c’est un vrai récit initiatique), alors les blagues, franchement il faut de la patience et de la persévérance (et quand bien même, c’est mort dude). Humour naïf douteux parfois comme en témoigne ces jeux de cartes tout mimi (en vente dans la boutique de souvenirs de l’Aquarium, je précise hein).

Plus fun encore, les pubs dans la rue et le métro: le chinese street marketing – une stratégie visionnaire ? Peut-être. Festival surréaliste, ça c’est sûr. On remarque les nuances subtiles pour la même gamme de produit, cohérence de communication pour la marque, sans doute : plus le poulet est grillé plus le mec est chaud, si j’ai bien compris:
Parmi ces trois pubs, sauras-tu deviner celle qui correspond a un site de rencontres?
Et sur la ville règne, en plus de tout ce qui vient d’être cité, un état d’esprit « Je suis un grand enfant ». Le Chinois aime le fun, le divertissement, les choses en grand, ce qui, une fois de plus colle (ou pas), en tous cas s’ajoute, au côté anar, qui s’en fout, qui rit, et qui dit toujours oui… et qui finalement atteint ses objectifs. Et pour encore mieux t’envelopper dans cet univers énigmatique, y ajoute une touche de musique. Et pas n’importe laquelle. Si, en fait, vraiment n’importe laquelle pour peu qu’elle fasse du bruit. Et pas un peu comme ça en fond. Non, une musique -même si tu ne la considères pas comme telle- est faite pour être bien bien bien bien bien entendue. Et surtout, parce que ce serait dommage de te laisser un instant reprendre ton souffle dans un moment de « silence », on prend bien garde à t’en balancer absolument partout, en mode boîte de nuit. Mais de quel siecle date ladite boîte de nuit dancing? Mystère, encore. Tu m’étonnes que tu frôles la crise d’ épilepsie à chaque fois que tu vas faire des courses.
A personnage opaque, boulot opaque. Quelques exemples. Le métro. Il y a des gens, sur le quai, qui attendent que le train arrive. Lorsque finalement il entre en station, ces sihouettes fantômatiques toutes de noir vêtues, se mettent à siffler, le regard perdu dans le vide (ou dans une dimension à laquelle tu ne peux pas avoir accès)… et voilà tout. Parfois elles montent sur une petite estrade, mais c’est rare (question de hiérarchie ? de budget ?).Qui sont-elles ? A quoi servent-elles ? Parce que si c’est pour dissuader les voyageurs qui pousseraient les autres pour rentrer dans la rame, c’est l’échec totale d’une profession. Les Chinois sont comme les parisiens de la ligne 13, ils te défoncent pour rentrer coûte que coûte dans le wagon.

Dans le rayon MMM (Métier Mystérieusement Mystérieux) le coiffeur arrive en tête. Être coiffeur à Shanghai, ça équivaut à avoir gravi à peu près tous les échelons de la société. Enfin c’est l’impression que ça donne. Tu es un artiste, mais riche. Car le coiffeur est plutôt cher par rapport au coût de la vie, et pourtant il y en a partout. Starbucks et salons de coiffure, même combat. Quand un chinois aime bien un truc, il en met partout en fait (non ici la rareté ne crée pas le luxe, ce n’est pas vraiment la philosophie. Ce serait plutôt l’inverse. La religion de l’excès). Et aller chez le coiffeur, et bien c’est tout un rituel. Je ne m’en étais pas rendue compte (sûrement parce que je n’ai pas encore oser la coupe à la chinoise, et c’est peut-etre mieux ainsi) jusqu’à ce que je tombe sur une leçon du fameux manuel, entièrement consacrée à l’activité « Aller chez le coiffeur ». Même dans les livres les coiffeurs occupent tout l’espace. Dialogue ubuesque entre le client et l’artiste-architecte-capillaire, ce dernier décidant de tout et clouant le bec au client. Même ma prof m’a déconseillée d’y aller c’est pour dire… En gros, si tu y vas pour te faire couper les cheveux, il va te demander si tu ne veux pas une permanente ou une décoloration. Si tu dis non, il te fait comprendre que tu rates une putain d’occas’ parce qu’il y avait une super promotion sur la permanente. Et le client qui ne veut pas passer pour une poire et rater ladite bonne occas’, va carrément surenchérir : « Puisque c’est comme ça, je prends la permanente ET la décoloration! (et je ne vais surement pas me faire couper les cheveux) » Rien que de l’écrire, ça m’embrouille. Bref, j’ai déjà mieux compris le look des gens dans la rue (finalement certains mystères essentiels se résolvent).
Le chinois peut être aussi un peu monomaniaque : il aime les boutiques spécialisées, comme ça il sait où se trouvent les choses, et c’est plus simple. Enfin ça dépend pour quoi et pour qui. Par exemple il y a d’innombrables boutiques de scotch et de peignes. C’est vrai que c’est pratique.

D’ailleurs si ça pouvait exister pour environ tout le reste (les choses normales en fait) ce serait super, mais moins fun surement. Car je tiens à souligner le fait que quand tu débarques et que tu cherches une poêle et une assiette, tu galères comme jamais et tu te retrouves dans une sorte de magasin de porcelaine qui coute une blinde, et tu éclates ton budget vaisselle, en une journée entière de recherche certes, mais en une seule assiette (mais belle et précieuse) (ils ne vendent pas de poêle dans les magasins de porcelaine). Tu en as tellement marre que tu es même rentré dans le magasin de peignes et de scotch car on ne sait jamais…
Entre cape et rire, à califourchon sur son rutilant scooter tout droit sorti de l’enfer (électrique et sans lumiere en réalité) le Chinois ne perd pas le nord.
Petite balade dans le parc de People’ Square (qui porte bien son nom pour le coup), au milieu d’une ribambelle de parapluies. Alors, évidemment… Pourquoi ? Et bien…c’est chaud. Les parapluies sont posés au sol, des feuilles scotchées (ceci explique cela) dessus, avec des photos de filles ou de garçons, des textes en chinois, et des Chinois évidemment, accroupis derrière les paraps. Bienvenue dans le marché aux célibataires. Et oui. Réservés aux parents naturellement, qui affichent le CV de leurs enfants (avec revenus, âge et tutti quanti à l’appui). Je ne vous avais pas parlé de l’esprit pratique des Chinois ? Et bien la boucle est bouclée. Le pragmatisme, mais qui suit sa logique bien propre, bien à eux.

Une logique sinueuse en fait, mais qui a un rapport avec croyance et superstition (on reste bien dans le thème du mystère). Les mauvais esprits (en Chine) ne pouvant se déplacer qu’en ligne droite, mieux vaut prendre des chemins détournés pour les éviter. Tout s’explique. Si un Chinois t’embrouille les idées, c’est finalement parce qu’il te veut du bien, et t’a choisi comme allié contre les forces du mal.
Pour conclure j’hésite à comparer le Chinois à Dieu ou à l’Art Contemporain. A Dieu, parce qu’il est un être mystique dont les voies sont impénétrables. Et à l’Art Contemporain car il est compliqué, étrange et que l’on l’admire souvent sans trop bien savoir pourquoi.
Bonus track special humour: une seule de ces images est ironique. Sauras-tu la retrouver?
Juste apres l’élection de Trump, voici ce qui circulait sur les reseaux sociaux chinois

Un bar, une ambiance (enfin…)
très instructif Caro